Par Tiphaine Paonessa

Les lois de la nature constituent le fondement de l’Ayurvéda. Selon cette science plusieurs fois millénaire, l’individu est une réplique de l’univers, et l’homme et l’univers sont en constante interaction à travers une danse vers l’harmonie. Les rythmes qui régissent l’univers se reflètent également sur la physiologie de l’être humain et affectent tant les processus corporels que de ceux de l’esprit.

Nous vivons au fil des grands rythmes de la nature : alternance du jour et de la nuit, des saisons climatiques, grands cycles de naissance, croissance, puis vieillissement et mort ; et à travers la nourriture que nous absorbons, l’eau que nous buvons, l’air que nous respirons, nous faisons incontestablement partie d’un grand tout.

Vivre en accord avec les cycles et les lois de la nature est source de santé et d’équilibre, tandis que les ignorer conduit au déséquilibre et à un manque d’harmonie. L’Ayurvéda a ainsi développé une hygiène de vie adaptée aux différents cycle de la vie et de la nature : selon les traités ayurvédiques classiques, un style de vie accompagné d’une alimentation et d’activités adaptés aux saisons favorise une vie en santé, et pour cela, connaître leur influence sur le corps et les énergies vitales est essentiel.

Nous considérons généralement l’été comme une période agréable de joie et de renouveau, tandis que nous redoutons l’hiver et son cortège de « bobos » saisonniers : rhumes, nez qui coule, et diverses affections.

Pourtant d’un point de vue ayurvédique, nous sommes plus résistants en hiver, tandis que l’été est au contraire une période durant laquelle notre énergie est plus faible. L’Ayurvéda¹ reconnaît 2 grandes périodes saisonnières :

• la période partant du solstice d’hiver jusqu’à la fin du printemps, pendant laquelle l’influence du soleil est graduellement plus présente sur la terre dans l’hémisphère nord, et Les jours se font plus lumineux. L’augmentation progressive de la chaleur et de l’élément feu dissipent l’humidité et assèchent l’organisme et l’atmosphère.
• la période partant du solstice d’été jusqu’à la fin de l’automne, pendant laquelle le soleil perd graduellement de sa force de ce côté-ci du globe au profit de l’influence régénérante des qualités lunaires.

Tandis qu’en été l’énergie est rapidement dissipée par les rayons ardents du soleil, en hiver les basses températures, l’humidité et le ralentissement de la vie naturelle, (voire l’hibernation pour certains) favorisent l’accumulation et la préservation de l’énergie. Par ailleurs, sous l’action du froid extérieur,

Agni, l’élément feu qui régit entre autre le métabolisme et le système immunitaire, se concentre à l’intérieur du corps dans le système digestif et se renforce, nous donnant ainsi plus de vigueur et d’appétit.

Pour que la saison hivernale nous bénéficie de façon optimale, nous devrions nous ajuster aux changements présents dans l’environnement à travers la nourriture que nous choisissons, nos activités, les vêtements que nous portons ainsi que tout élément susceptible d’influencer notre équilibre.

L’hiver est une période durant laquelle notre feu digestif, plus fort, nous permet d’absorber et d’assimiler des aliments plus nourrissants. C’est d’ailleurs à cette période de l’année que se manifestent très clairement les envies d’aliments chauds, gras et nourrissants pour soutenir cette activité digestive accrue, et une faim importante peut se faire sentir dès le réveil. Lorsque l’alimentation est qualitative et correspond à nos besoins, cet apport de nourriture, bien assimilé, permet de soutenir la production de tissus de qualité (plasma, sang, muscles, graisses, os, etc…) et in fine, d’entretenir Ojas, la réserve d’immunité et de force de l’organisme.

A l’opposé, l’excès de bonne chère associé à un manque d’exercice physique approprié nuisent à l’équilibre global du corps, et nous récoltons les fruits de notre mode de vie dès l’arrivée du printemps : c’est alors que se manifestent rhinites allergiques, refroidissements et autres désagréments.

Apprendre à adapter l’alimentation et l’hygiène de vie aux saisons et à notre profil constitue un maillon essentiel d’une vie harmonieuse. Pour autant, il ne suffit pas de se fier au calendrier ni de suivre des règles rigides pour définir nos besoins. L’alimentation ayurvédique ne recouvre pas une vision en noir et blanc de l’alimentation, avec des aliments « bons » ou « mauvais ». L’Ayurvéda repose au contraire sur une observation fine des conditions extérieures ainsi qu’une écoute attentive des signaux du corps qui sont essentiels pour déterminer avec précision nos besoins individuels. En choisissant une alimentation et un mode de vie adapté à notre profil et à ce que nous vivons, nous créons un chemin vers une vie plus heureuse et en meilleure santé.

Si vous souhaitez vous initier à l’alimentation ayurvédique, je propose divers ateliers de cuisine au cours de l’année. Voir mes ateliers : « Déjeuners Ayurvéda ». Si vous souhaitez être informé(e) des animations que je propose et/ou recevoir mes articles, veuillez envoyer un email à : contact@ayurvedageneva.ch avec pour en-tête : « newsletter ». Vos coordonnées ne sont jamais partagées, je ne pratique pas le spam, et m’efforce de ne partager que des informations utiles.

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^{1 : Ashtanga Hrudayam Su. 3/3-6. Vagbhata’s Astanga Hrdayam – Text, English Translation, Notes, Appendix and Indices – vol 1, Translated By: Prof. K.R. Srikantha Murthy}

Tiphaine Paonessa, nutritionniste, aide les personnes à vivre mieux et à maîtriser leur santé sur le long terme, grâce à l’hygiène de vie et la nutrition ayurvédique. Elle propose également cours et ateliers autour du thème : alimentation-santé et Ayurvéda.

Cet article ne constitue pas un avis médical. Si vous avez une question de nature médicale ou un symptôme d’une maladie, vous devriez consulter un médecin. Les renseignements ci-dessus sont communiqués uniquement à des fins d’information.

^{Photo by Wolfgang Hasselmann on Unsplash}